L’hyperconnexion, caractérisée par la connexion permanente des individus, des machines, ou des individus et des machines, est directement liée au développement d’Internet et à l’accélération de l’utilisation des technologies qui y sont liées. Au cours des dernières années, le trafic web global a en effet dépassé le zettabyte et devrait atteindre 2,2 ZB en 2020, soit 194 EB par mois. Dans le même temps, on estime que la vitesse des connections haut débit continuera à augmenter pour s’établir à 47.7 Mbps en 2020, contre 24.7 Mbps en 2015.[1] Un développement porté par les appareils mobiles et les connexions wifi, dont on estime qu’ils représenteront 2/3 du trafic web en 2020 alors que les connexions filaires diminueront pour leur part à 66%.[2]

L’essor des objets connectés reliés à des réseaux IP est au cœur de ce mouvement : leur nombre devrait être trois fois supérieur à la population mondiale en 2020. Ils contribuent à la multiplication et à la superposition de réseaux interconnectés d’infrastructures, de services numériques et de systèmes d’informations qui permettent d’accéder à l’information à tout instant et de suivre et d’enregistrer toutes les activités et communications numériques. A travers l’« Internet of Everything », le phénomène d’hyperconnexion remet donc en cause les frontières entre réseaux internes et externes pour faire place à une chaîne continue de connexions maillées interdépendantes. Or comme l’a démontré le botnet Mirai qui a bloqué le serveur DNS Dyn, le 23 octobre 2106, à partir de 150.000 caméras de vidéosurveillance, l’objet connecté le moins bien protégé sera le « maillon faible » et pourra contaminer l’ensemble de la chaîne. Cette configuration en réseaux et réseaux de réseaux pose la question de leur résilience, c’est à dire de leur capacité à faire face aux conséquences pour le système d’une attaque ou d’une défaillance sur l’un de leurs maillons, et à récupérer leurs aptitudes à opérer normalement.

Le développement et l’utilisation presque généralisée des objets connectés bouleversent aussi les modes de fonctionnement et d’organisation de nos sociétés. Porté l’émergence de nouvelles technologies comme la 5G, l’ubiquitous computing, l’intelligence artificielle ou la cobotique, l’IoT touche en effet tous les secteurs et pose la question de la résilience à plusieurs niveaux. L’individu y est confronté à titre personnel via la domotique, la santé connectée ou le quantified self. Dans le monde du travail, l’avènement de l’industrie 4.0 bouscule les modes de production et les rythmes et méthodes de travail. Quant aux smart cities, elles incarnent à leur échelle la reconfiguration des territoires urbains et des espaces de vie collectifs. L’hyperconnexion reconfigure enfin les relations entre groupes sociaux et composantes de la société, redéfinit les rapports de force, et dessine de nouveaux équilibres de pouvoirs entre individus, entreprise et gouvernements. La cyber-résilience suppose donc une approche systémique de la sécurité impliquant à la fois les individus, les processus et les techniques.

D’où la nécessité d’adapter nos comportements, nos pratiques, nos technologies de sécurité mais aussi les corpus législatifs et règlementaires pour prendre en compte cette nouvelle donne et les répercussions sur nos modes de vie. Quelle sera, par exemple, la responsabilité des objets connectés en cas d’incident, voire d’accident ? Quelles exigences en matière de protection des données, alors que leur production va être décuplée pour culminer à 1024 octets par an en 2030 ? Dans un contexte où les technologies– ou l’usage que nous en faisons – redéfinit nos modes d’organisation et de fonctionnement, se posent enfin des questions philosophiques et éthiques. Autant de sujets qui seront au cœur du FIC 2018. Rendez-vous à Lille Grand Palais les 23 et 24 janvier 2018 !

[1] http://www.cisco.com/c/en/us/solutions/collateral/service-provider/visual-networking-index-vni/complete-white-paper-c11-481360.html

[2] Idem

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